Newsha Arezi travaille à mettre au point des nanotransporteurs intelligents dégradables, sensibles à deux stimuli, pour la
livraison de molécules de chimiothérapie. Elle explore de nouvelles stratégies pour combattre le cancer et cherche à concevoir des transporteurs de médicaments intelligents qui sauront distinguer les cellules cancéreuses des cellules saines. Dans son exposé, Newsha nous raconte l’histoire d’Amy, une fillette de six ans atteinte de leucémie, qui rêve d’avoir une longue chevelure. Pour expliquer son travail de recherche complexe à Amy et à d’autres non-spécialistes, Newsha utilise l’analogie d’un « livreur de pizza nano » qui apporte la pizza – ou dans le cas d’Amy, un médicament contre le cancer – à l’intérieur du corps. Newsha travaille à une technique qui, contrairement aux traitements anticancéreux actuels, garantit que le livreur aboutit exactement à la bonne adresse, c’est-à-dire la cellule cancéreuse. « Des systèmes comme le mien, dit Newsha dans son exposé, nous donnent sérieusement espoir de réaliser le rêve d’Amy d’avoir de beaux cheveux longs. »
La deuxième place du concours 3MT de cette année est allée à Shruthi Budnar Subramanya, étudiante de maîtrise du Département de génie chimique de l’Université de l’Alberta. Shruthi travaille à améliorer le transport des sables bitumineux par pipeline, et sa recherche a permis de trouver des moyens d’accélérer l’écoulement du pétrole, de réduire les émissions et de repenser le besoin de construire de nouveaux pipelines. Dans son exposé, Shruthi fait une astucieuse analogie avec la poutine pour expliquer les méthodes d’extraction et de traitement des sables bitumineux, en nous montrant que les deux produits ne sont pas aussi différents l’un de l’autre qu’on pourrait le croire. « L’application à grande échelle de ma recherche assurera un avenir plus durable à l’industrie pétrolière canadienne et renforcera l’économie du pays, soutient Shruthi, tout comme notre fervent amour de la poutine! »
Les juges s’entendent pour dire que le concours de cette année était particulièrement difficile à juger. « Il nous a fallu plus de temps que d’habitude pour arriver à cette décision », a déclaré l’un des membres du jury, Mme Catherine Mavriplis, Ph. D., qui a été éblouie par la capacité de Newsha et de Shruthi de « fixer dans l’esprit si rapidement de l’information scientifique très complexe. » Un autre juge, Ahmed Ali, Ph. D., a souligné la qualité et le calibre impressionnants des présentations, et la remarquable diversité des sujets de recherche. « C’était vraiment rafraîchissant », a-t-il dit. Les candidats du concours 3MT de cette année ont beaucoup inspiré le juge Nicola Luksic, de la CBC : « Ça me donne espoir dans l’avenir. Ce sont tous des gens formidables qui font un travail extraordinaire. » Le juge Tom Howell, également de la radio de CBC, n’a pas mâché ses mots : selon lui, tous les étudiants devraient participer au concours.
Les concurrents avaient pour défi d’expliquer leur travail de recherche et ses implications à un public de non-spécialistes, en trois minutes ou moins. Sans accessoires. En une seule prise. Avec une seule diapo. Triés sur le volet parmi plus de 1 800 étudiants de 36 facultés d’études supérieures, les douze finalistes ont été filmés devant public lors des épreuves régionales tenues à l’Université de Northern British Columbia (division ouest), à l’Université McMaster (division ontarienne) et à l’Université McGill (division est).
En plus de remporter le prix en espèces de 1 500 $, la championne nationale est invitée au congrès annuel de l’ACES à Halifax en novembre 2019. Les gagnantes de la seconde place et du prix Choix du public reçoivent quant à elles des prix de 1 000 $ et de 500 $, respectivement.
Si vous n’avez pas encore vu les vidéos des douze finalistes, vous pouvez les regarder ici.