Prix de la thèse avec distinction ACES-ProQuest 2024
Thèse gagnante dans la catégorie beaux-arts et sciences humaines et sociales
Tari Ajadi Ph. D., Département de science politique, Université Dalhousie
Sous la direction de : Kristin Good, Ph. D., professeure associée, Département de science politique, Université Dalhousie
La thèse de Tari Ajadi examine les tactiques et les discours utilisés par les organisations communautaires et les militants noirs d’Halifax (Nouvelle-Écosse) pour faire évoluer les politiques de santé publique et de maintien de l’ordre. Au moyen d’archives traditionnelles, d’entretiens guidés et d’une méthode auto-ethnographique novatrice, M. Ajadi montre que les organisateurs de la communauté noire ont entrepris ce qu’il décrit comme la « création d’un monde », un processus ancré dans des siècles de résistance, de formation d’institutions et d’actions de revendication visant à faire mieux comprendre à l’échelon local le mouvement d’émancipation des Noirs. Selon sa thèse, la lutte pour la détermination politique a donné naissance à des institutions et des organisations afro-néo-écossaises distinctes à Halifax, ainsi qu’à une identité politique propre, particulièrement bien adaptée à l’établissement de coalitions entre identités raciales, identités de classe et autres identités nationales. Enfin, la thèse de M. Ajadi répare l’occultation des populations d’origine africaine dans l’étude de la politique canadienne en s’intéressant à la longue histoire de l’organisation inter et intracommunautaire en Nouvelle-Écosse.
Ajadi a reçu de nombreuses récompenses et bourses pour sa recherche doctorale, dont la bourse doctorale Killam, la bourse de recherche et d’innovation de la Nouvelle-Écosse pour étudiants des cycles supérieurs (Nova Scotia Research and Innovation Graduate Scholarship) et la première bourse doctorale pour les études noires de l’Université Queen. Il a réalisé de la recherche pour Statistique Canada et le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador, et a collaboré sur plusieurs subventions importantes. M. Ajadi est coauteur de quatre articles publiés dans des revues à comité de lecture et a contribué à nombre d’articles destinés au grand public et d’entrevues diffusées dans des médias locaux, régionaux et nationaux. Titulaire d’un B.A. de l’Université Quest et d’une maîtrise en sciences politiques de l’Université Dalhousie, M. Ajadi est actuellement professeur adjoint de politique noire au Département de science politique de l’Université McGill.
« Le plus important quand on essaie de finir un doctorat, a fortiori quand on subit de la violence dans le milieu universitaire, c’est de se créer une famille. Trouver des mentors, des collaborateurs, des amis. Trouver les gens qui nous nourrissent et nous aident à nous épanouir. Trouver les personnes qui nous recentrent et se soucient vraiment de nous. Nous avons le droit d’être heureux … et de nous ressourcer. » – Tari Ajadi Ph. D., professeur adjoint de science politique, Université McGill
« La thèse de Tari Ajadi apporte une contribution innovante et puissante au champ de la science politique. Ce travail de thèse original qui suscite la réflexion pourrait façonner la recherche future sur les mouvements sociaux, les politiques publiques et les politiques ethniques et raciales. » – Ethel Tungohan, Chaire de recherche du Canada sur les politiques canadiennes en matière de migration, Faculté des arts libéraux et des études professionnelles, Université York
Thèse gagnante dans la catégorie génie, sciences médicales et sciences naturelles
Maëva Perez, Ph. D., Département de sciences biologiques, Université de Montréal
Sous la direction de : Bernard Angers, Ph. D., professeur émérite au Département de sciences biologiques, Université de Montréal
Codirection : Kim Juniper, Ph. D., professeur, École des sciences de la Terre et de l’océan, Université de Victoria; Robert Young, Ph. D., Centre national d’océanographie de Southampton, R.-U.; professeur Peiyuan Qian, professeur titulaire, Division des sciences de la vie, Université scientifique et technologique de Hong Kong, à Hong Kong
La thèse de Maëva Perez décrit les mécanismes écologiques et évolutifs responsables du maintien de la biodiversité dans les cheminées hydrothermales et les suintements d’hydrocarbures des abysses de l’océan Pacifique. Alors que la biologie de cette faune particulière et exceptionnelle est encore mal comprise des scientifiques, l’extraction des ressources naturelles menace de perturber, voire de détruire, ces écosystèmes fragiles. En utilisant différentes méthodes novatrices et des analyses génomiques de pointe pour connaître l’organisation géographique et la diversité génétique des symbiotes bactériens associés à des espèces clés comme les vers polychètes tubicoles et les palourdes, Mme Perez a évalué la résilience et la connectivité des habitats, ce qui a fait évoluer les éclairages scientifiques sur les priorités quant à la préservation de ces environnements. Dans le cadre de ses recherches doctorales, Mme Perez a aussi reconstruit tout le génome de deux espèces de vers des grands fonds marins, dont elle a aussi caractérisé le contexte épigénétique. En révélant les mécanismes d’adaptation de ces animaux à des conditions extrêmes, son travail a ouvert la porte à un nouveau champ de recherche dans le domaine de la biologie des abysses.
Mme Perez a reçu plusieurs bourses de recherche prestigieuses, dont la bourse Alexander-Graham-Bell et une bourse postdoctorale du CRSNG. Ses travaux ont fait l’objet de sept articles à titre d’autrice principale et de huit autres à titre de coautrice dans des revues très influentes comme Evolutionary Applications, Molecular Biology and Evolution, The ISME Journal et Proceedings of the Royal Society. Mme Perez s’est avérée douée pour l’enseignement et le mentorat, et elle remplit les fonctions de rédactrice en chef adjointe au Journal of Molecular Evolution. Titulaire d’un baccalauréat en biologie de l’Université de Montréal et d’une maîtrise en sciences de la Terre et de l’Océan de l’Université de Victoria, elle est actuellement associée de recherche à l’Université baptiste de Hong Kong.
« J’aurais une foule de conseils à offrir aux autres doctorants, mais voici à mon avis les trois principaux :
1) Sautez sur toutes les occasions qui se présentent et n’hésitez pas à consulter des spécialistes même s’ils ou elles n’ont jamais travaillé avec vous ou votre directeur de thèse. Les liens que j’ai tissés avec divers collaborateurs ont joué un rôle clé non seulement dans mes recherches mais aussi dans mon développement académique personnel.
2) Parlez de vos recherches à votre famille, à vos amis et même à des étrangers. Ces explications m’ont aidée à devenir une meilleure vulgarisatrice scientifique, à prendre du recul pour mettre les choses en perspective et à rester motivée.
3) Enseignez. Le travail d’enseignement, le tutorat et le mentorat que j’ai faits pendant mes études supérieures m’ont aidé à combattre le syndrome de l’imposteur en me faisant constater que j’avais déjà pas mal de compétences pratiques et transférables. Ça m’a aussi aidée à développer davantage ces compétences. » Maëva Perez, Ph. D., associée de recherche à l’Université baptiste de Hong Kong
“Ce travail de thèse s’inscrit dans l’effort international de mieux comprendre les écosystèmes marins profonds afin de mieux les protéger face aux menaces d’exploitation, qu’elle soit biologique et biotechnologique ou minière….C’est dans ce cadre que s’inscrit parfaitement ce travail de thèse ce qui en soit, en fait un thèse d’importance notable.” – External Examiner, Dr. Marie-Anne Cambon Bonavita, Microbiology Researcher, National Centre for Scientific Research (CNRS), France
Le Prix de la thèse avec distinction ACES-ProQuest récompense des thèses de doctorat canadiennes qui apportent à leur discipline respective et à la société canadienne en général une contribution d’une importance et d’une originalité exceptionnelles. Institué en 1994, il est décerné annuellement par l’ACES et commandité par ProQuest. Pour être admissibles au prix de 2024, les thèses doivent avoir été achevées et acceptées par l’école d’études supérieures entre le 1er janvier 2023 et le 31 décembre 2023.
Sans surprise, de nombreuses candidatures extraordinaires ont été déposées pour ce prix, et il a été extrêmement difficile de trancher. À l’échelle du pays, seize demandes ont été reçues par l’ACES dans chaque catégorie. Elles ont été évaluées par deux jurys experts indépendants, composés chacun de huit juges, qui ont rendu leur décision à l’unanimité et souligné la qualité exemplaire des thèses de Tari Ajadi et de Maëva Perez.
Les deux récipiendaires recevront chacun 1 500 $, un certificat d’honneur et une invitation à présenter une communication pendant le 63e congrès annuel de l’ACES, qui se tiendra à Ottawa en novembre 2025. L’ACES les félicite pour la qualité exceptionnelle de leurs thèses!