Prix de la thèse avec distinction ACES-ProQuest 2023
Thèse gagnante dans la catégorie arts et sciences humaines et sociales
Célia Romulus, Ph. D., Département d’études politiques, Université Queen’s
Sous la direction de: Margaret Little, Ph. D., Département d’études politiques, Université Queen’s
La thèse de Célia Romulus examine de près les expériences haïtiennes genrées et les expériences diasporiques des Haïtiens à Montréal pendant la dictature brutale de Jean-Claude Duvalier (1971-1986). À l’aide d’une méthodologie féministe décoloniale inédite fondée sur des documents d’archives, des prestations artistiques, les observations de participants, des entrevues et l’auto-ethnographie, Remembering the Duvalierist State développe un cadre épistémique original pour comprendre l’impact du duvaliérisme et son lien avec la culture politique canadienne et québécoise. Appelée par Romulus « féminisme internationaliste haïtien », cette théorie originale enrichit notablement la littérature savante sur le féminisme décolonial, la mémoire et le silence, les expériences diasporiques canadiennes et la période duvaliériste en général. La thèse a bénéficié d’une BESC D (bourse d’études supérieures du Canada au niveau du doctorat) du CRSH et pourra s’utiliser dans différentes disciplines pour aider à comprendre le féminisme local et international, les incidences des forces politiques économiques mondiales sur la vie des Haïtiens (tant en Haïti qu’à l’étranger) et l’importance de prendre la mesure du silence et de la mémoire dans nos analyses des traumatismes politiques et personnels et de leurs effets persistants. Célia Romulus a publié ses recherches dans quatre chapitres de livres et dans un article, en plus de contribuer à bon nombre de rapports et de traductions.
Titulaire d’une maîtrise ès arts de SciencesPO, Bordeaux, en France, Célia Romulus a enseigné à l’Université Queen’s, l’Université York et l’Université Quisqueya, en Haïti. Iel est actuellement professeur·e adjoint·e à l’institut d’études féministes et de genre de l’Université d’Ottawa.
« La rédaction d’une thèse est une épreuve intellectuelle, physique, psychologique et émotionnelle, surtout pour qui s’intéresse aux politiques anti-oppression en tant que membre d’un groupe en quête d’équité dans le milieu universitaire. Il est important de reconnaître que nos thèses sont le fruit d’années de dur labeur et que le seul fait de préparer un doctorat est une réalisation en soi. Il est fondamental de trouver sa communauté, de ne pas s’oublier et d’aller chercher les ressources et les soutiens qui peuvent aider tout au long du parcours doctoral. » – Célia Romulus, Ph. D.
« En situant sa propre histoire familiale à l’intérieur de l’histoire et de la vie texturées de nombreux Haïtiens, et en jetant un éclairage sur l’État et le pouvoir social selon une perspective transnationale, Mme Romulus va au-delà de l’imagination sociologique. » – Examinatrice externe
Célia Romulus, Ph. D. (Elle)
Célia Romulus, Ph. D., est professeure adjointe à l’Institut d’études féministes et de genre et à l’École de développement international et mondialisation de l’Université d’Ottawa. Inspirés par l’éducation contre l’oppression et le racisme, l’afroféminisme et le féminisme décolonial, ses recherches et son enseignement explorent le genre, les questions raciales, la politique de la mémoire, les migrations, la citoyenneté, la violence politique et le développement. Le second volet de ses recherches concerne la violence et la résistance épistémiques ainsi que les méthodes interdisciplinaires. Célia Romulus a dirigé des programmes sur la réforme du secteur de la sécurité et contre la violence fondée sur le genre dans les lieux publics pour ONU Femmes, l’entité des Nations Unies qui promeut l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. Elle continue de travailler en consultation et en éducation communautaire sur les questions liées à l’anti-oppression, l’antiracisme, les fémininités et masculinités noires, et l’intégration des questions d’égalité entre les sexes dans les politiques publiques et dans le domaine du développement.
Thèse gagnante dans la catégorie génie, sciences médicales et sciences naturelles
Sabrina Rondeau, Ph. D., École des sciences de l’environnement, Université de Guelph
Sous la direction de: Nigel Raine, Ph. D. professeur, École des sciences de l’environnement, Université de Guelph
La thèse de Sabrina Rondeau examine les effets sublétaux des pesticides sur les abeilles sauvages, en particulier les abeilles terricoles et les reines bourdons. Appliquant une panoplie d’outils et de méthodologies de pointe à un domaine sous-étudié de l’écotoxicologie, Dre Rondeau explore les effets de la contamination des sols par les pesticides sur la santé des reines et de leurs colonies. Ses recherches révèlent que les sols contaminés attirent effectivement les reines et interagissent de manière complexe avec la masse corporelle des abeilles, le développement des colonies, la collecte du pollen et la taille de la progéniture. La thèse apporte d’importantes contributions à la compréhension scientifique de l’impact des pesticides sur les abeilles et a de nombreuses implications pour la conservation de ces pollinisateurs essentiels, notamment pour la réévaluation continue des risques que présentent les pesticides pour l’environnement, au Canada et ailleurs dans le monde. Pour ses recherches, Dre Rondeau a bénéficié d’une bourse d’études supérieures de l’Arrell Food Institute, d’une bourse doctorale du Fonds de recherche du Québec, d’une BESC M (bourse d’études supérieures du Canada au niveau de la maîtrise) du CRSNG et de plusieurs subventions de recherche de fondations privées, de gouvernements provinciaux et de fondations de recherche à but non lucratif. Elle a publié sept articles à titre d’autrice principale et deux à titre de co-autrice dans des revues à comité de lecture.
Sabrina Rondeau possède une maîtrise ès sciences de l’Université Laval et a été titulaire d’une bourse de recherche postdoctorale à l’Université de Guelph. Elle est actuellement boursière postdoctorale au Département de biologie de l’Université d’Ottawa.
« Embrasser le processus et célébrer les progrès. Garder à l’esprit que la préparation d’une thèse est un périple plutôt qu’une simple destination. Faire siens les défis et les revers, qui font partie intégrante du processus d’apprentissage, tout en prenant le temps de célébrer les étapes franchies en cours de route. Qu’il s’agisse de terminer un chapitre, d’arriver à des conclusions fascinantes ou de surmonter un défi de rédaction, chaque réalisation mérite d’être soulignée et célébrée. » – Sabrina Rondeau, Ph. D.
« Globalement, cette thèse constitue à mes yeux une œuvre admirable et impressionnante qui vient combler d’importantes lacunes dans les connaissances pour deux systèmes d’études prometteurs … [et] contribue à l’établissement de l’analyse du sol comme nouveau modèle pour la réglementation des pesticides et la conformité aux normes de sécurité pour la faune. » – Examinatrice externe
Sabrina Rondeau, Ph. D.
L’objet central des recherches de Sabrina Rondeau se situe à l’interface entre la protection des pollinisateurs et la durabilité de la production alimentaire. Il amène la chercheuse à travailler en étroite collaboration avec des agriculteurs, des citoyens scientifiques et des collègues spécialistes du domaine pour comprendre les répercussions profondes de l’activité humaine sur les pollinisateurs sauvages et pour trouver des moyens viables d’atténuer le déclin mondial des populations de pollinisateurs. Ses recherches postdoctorales actuelles portent sur les effets directs et les effets d’interaction du réchauffement planétaire et des pratiques agricoles (travail du sol et utilisation de pesticides) sur les populations d’abeilles terricoles. Outre ses recherches universitaires, Mme Rondeau est une mentore et une fervente défenseure de la science. Entre autres réalisations, elle est fière d’avoir cofondé Abeilles citoyennes, un projet de science participative visant à inventorier la biodiversité des insectes pollinisateurs du Québec.
Le Prix de la thèse avec distinction ACES-ProQuest récompense des thèses de doctorat canadiennes qui apportent à leur discipline respective et à la société canadienne en général une contribution d’une importance et d’une originalité exceptionnelles. Institué en 1994, il est décerné annuellement par l’ACES et commandité par ProQuest. Pour être admissibles au prix de 2023, les thèses doivent avoir été achevées et acceptées par l’école d’études supérieures entre le 1er janvier 2022 et le 31 décembre 2022.
Sans surprise, de nombreuses candidatures extraordinaires ont été déposées pour ce prix, et il a été extrêmement difficile de trancher. À l’échelle du pays, vingt-deux demandes ont été reçues par l’ACES dans chaque catégorie. Elles ont été évaluées par deux jurys experts indépendants, composés chacun de huit juges, qui ont rendu leur décision à l’unanimité et souligné la qualité exemplaire des thèses de Célia Romulus et de Sabrina Rondeau.
Les deux récipiendaires recevront individuellement 1 500 $, un certificat d’honneur et une invitation à présenter une communication pendant le 62e congrès annuel de l’ACES, qui se tiendra à Toronto du 29 octobre au 1er novembre 2024. L’ACES les félicite pour la qualité exceptionnelle de leurs thèses!