Pris par Judith Brunton
« Il arrive un moment dans une carrière, parfois plus tôt que prévu, où un professeur se rend compte que le plus important dans son travail, c’est d’aider à former la prochaine génération de chercheurs. »
L’Association canadienne pour les études supérieures (ACES) a le plaisir d’annoncer que Pamela Klassen, Ph. D., professeure et directrice du Département d’études religieuses de l’Université de Toronto, a gagné le Prix Dre Suning Wang pour l’excellence du mentorat des étudiants des études supérieures. L’ACES a reçu cette année un nombre record de 16 candidatures venant d’un peu partout au pays, qui ont été évaluées par un comité de huit juges indépendants.
Chercheuse de renommée mondiale dans les domaines de l’anthropologie et de l’histoire du christianisme et du colonialisme en Amérique du Nord, Pamela Klassen a produit quantité de travaux sur le colonialisme, les traités, les musées et la mémoire publique. Dernièrement, elle s’est penchée sur la technologie, le colonialisme et la religion, la contraception et la liberté religieuse, de même que sur les questions de différence et d’appartenance dans les sociétés multiculturelles. Ses recherches ont bénéficié du soutien de la Fondation Alexander von Humboldt, du programme Fulbright, du Fonds Canada 150 et du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada. De 2022 à 2023, elle a été professeure invitée d’études canadiennes William Lyon Mackenzie King à l’Université Harvard. À l’Université de Toronto, elle a dirigé 15 doctorants, 14 étudiants de maîtrise et sept chercheurs postdoctoraux jusqu’à terme, et elle dirige actuellement huit étudiants au doctorat et quatre à la maîtrise.
Un modèle d’encadrement éthique axé sur l’étudiant
Figure de proue de la pédagogie collaborative et du mentorat, Mme Klassen traite d’emblée ses étudiants comme des chercheurs émergents respectés. Elle les rencontre collectivement et individuellement pour leur prodiguer des conseils logiques et tisser avec eux des relations fondées sur la confiance, l’intégrité et un but intellectuel commun. En franchissant les frontières entre disciplines, elle couvre une panoplie de sujets et de méthodes de recherche, en adaptant son approche aux objectifs académiques et professionnels de chaque étudiant. Son rigoureux mentorat pendant le processus de rédaction et de révision, qui exige souvent plusieurs brouillons et de nombreuses heures de retour d’information, encourage les étudiants à développer leur propre voix sur des sujets complexes et délicats.
Les étudiants de Mme Klassen bénéficient non seulement de son expertise en recherche, mais aussi de son approche profondément éthique et inclusive de l’encadrement. Son labo de sciences humaines, un modèle rare dans les domaines autres que les STIM, favorise les collaborations entre étudiants de premier cycle et de cycles supérieurs tout en créant des occasions de travailler de manière fructueuse avec des partenaires de la collectivité locale. Une éthique de la recherche ancrée dans la collectivité locale et le territoire, et un engagement envers les partenariats avec des communautés autochtones sont au cœur de ses travaux universitaires et de son mentorat.
Promotion de l’excellence des élèves des cycles supérieurs
Mme Klassen a conçu un modèle innovant pour encadrer efficacement les étudiants en sciences humaines. Les témoignages soulignent qu’elle épaule constamment ses étudiants, soit en mentionnant leur travail lors de grandes conférences ou en les embauchant et en les formant comme assistants à la recherche ou à l’enseignement. Grâce à ses nombreux projets financés et subventions, ses étudiants ont l’occasion de réaliser des recherches rémunérées et de participer à des réseaux internationaux et des expériences d’apprentissage fort utiles. Un bel exemple en est le site Web de narration numérique Kiinawin Kawindomowin Story Nations, développé en collaboration avec une dizaine d’étudiants des cycles supérieurs et de chercheurs postdoctoraux, avec le concours du Lieu historique national Kay-Nah-Chi-Wah-Nung. Mme Klassen a en outre guidé plus de 30 étudiants lors de voyages de recherche financés et d’ateliers internationaux, de la communauté des Premières Nations de Rainy River dans le territoire du Traité n° 3, jusqu’à l’Université de Tubingue, créant ainsi des expériences et des relations transformatrices qui dépassent largement le cadre universitaire.
Mme Klassen veille à ce qu’au fil de leurs programmes ses étudiants acquièrent les connaissances et les compétences nécessaires pour réussir sur le marché du travail complexe d’aujourd’hui. Son style de mentorat rigoureux et hautement personnalisé donne des résultats probants. Plusieurs de ses mentorés ont décroché des subventions, des bourses, des prix très recherchés de l’Université de Toronto, du Jackman Humanities Institute, du Louisville Institute et du CRSH. Ses étudiants se placent très bien après l’obtention de leur diplôme, tant dans des postes menant à la permanence dans le milieu universitaire que dans le monde du travail en général.
Tout au long de sa carrière, Mme Klassen s’est investie de manière soutenue et transformatrice dans l’encadrement des étudiants des cycles supérieurs. À titre d’ancienne directrice des études supérieures et d’actuelle présidente de son département, elle a soutenu le mentorat à l’Université de Toronto par des ateliers, la participation à des comités et des initiatives pour étudiants des cycles supérieurs. Ses importantes contributions au mentorat ont été pleinement reconnues : en 2015, elle a reçu le prix d’excellence Northrop Frye de l’association des anciens élèves de l’Université de Toronto et, en 2019, elle a été élue membre de la Société royale du Canada.
L’ACES a institué son prix pour l’excellence du mentorat des étudiants des études supérieures en 2018 pour faire connaître et célébrer les membres du corps professoral qui incarnent les plus hauts standards dans l’enseignement, la formation et le mentorat. Le prix a été rebaptisé en 2020 en l’honneur de sa première lauréate, feu la Dre Suning Wang. Nous sommes ravis de mettre en lumière l’excellence et le dévouement de Pamela Klassen, et nous espérons que son fervent dévouement pour les étudiants des cycles supérieurs suscitera une émulation.
« Mme Klassen se démarque par son talent pour former une communauté d’entraide, de soutien et de collaboration porteuse chez ses étudiants, une communauté qui demeure soudée bien après l’obtention du diplôme. »
« Pamela prend fait et cause pour ses étudiants et leur travail, et ne se gêne pas pour vanter leurs talents dans le vaste réseau de chercheurs dans lequel elle évolue… S’ils peuvent sembler banals, cette générosité et ces marques de soutien revêtent une valeur incommensurable pour des étudiants des cycles supérieurs en début de carrière. »

Sur les berges de Manidoo Ziibi, ou rivière à la Pluie. Figurent de g. à dr. Frieda Simmons, Sarina Simmons (doctorante actuelle), Pamela Klassen, Art Hunter (Centre historique Kay-Nah-Chi-Wah-Nung), Magdalene Klassen, Lachlan Kelly (bébé), et Meaghan Weatherdon (ancienne doctorante, professeure à l’université de San Diego)
Pamela Klassen is Professor of the Study of Religion at University of Toronto and Fellow of the Royal Society of Canada. She is the author or co-author of 10 books, a digital exhibit, and almost 50 articles and chapters, many of which include her graduate students as co-authors or contributors. She has supervised 23 PhD and 18 MA students, and has served as committee member or external examiner for over 30 students at universities across the world. From 2015-2020, she held the Anneliese Maier Research Award from the Humboldt Foundation and in 2022-23 was the W.L.M. King Visiting Professor at Harvard University, both of which included significant engagement with graduate students.
